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Soleil de Lumière
4 octobre 2013

Maître Morya - Partie 24 - L’Attitude calme du Thâkur

El_Morya_photo

 

 

Partie 24

 

Chaleur Torride. L’Attitude calme du Thâkur.

Une Conversation Révélatrice avec le Thâkur.

Les Pouvoirs Mystérieux du Thâkur.

La Voix du Thâkur enregistrée dans l’Akasha.

Le Thâkur envoie un Chela avec des Instructions.

 

 

 

Aucun doute Miss B. est une exécrable, une exécrable femme – aussi égoïste et aussi excitée que… que… une jument mexicaine !...il s’interrompit, ne trouvant pas de meilleure comparaison.

« Toute cela est vrai. En plus d’être anglaise, hautaine et empesée comme ses propre jupons, prête à éclater à tout moment comme la grenouille de la fable, à cause de son orgueil et de sa vanité nationale !... En d’autres mots, elle est complètement folle !...Toutefois elle est un membre de notre société !... N’est ce pas ? » termina-t-il en s’adressant à moi.

« Tant qu’elle restera un membre de notre Société, cela n’aura pas beaucoup de sens » répondis-je, « comme elle ne respecte pas elle-même les statuts et met la confusion chez les autres. »

« Elle est néanmoins un membre utile de notre Société » rétorqua le Colonel, « Utile justement parce qu’elle est Anglaise et patriote. Elle et Mr.W. sont notre protection… une sorte de protestation vivante contre, par exemple, cet idiot là- bas en uniforme blanc qui boit maintenant son vingtième Peg (Wisky et soda avec glace) sous la véranda et qui nous prend erronément pour des espions, comme lui-même…Si elle meurt, qu’allons nous faire ? »

« Ne vous en faites pas Colonel, elle ne va pas mourir, » remarqua le Thakur d’un air détaché.

« Elle ne va pas….Ainsi vous vous en portez garant, mon cher Thakur ? » s’exclama l’Américain joyeusement.

« Garantir la vie ou la mort d’une personne malade serait trop audacieux de ma part, n’étant pas un médecin » répliqua le Thakur en riant. « Mais à en juger par mes nombreuses années d’expérience, si elle continue à vivre la première demi-heure et qu’aucun symptôme d’autre maladie n’apparaît pour compliquer l’insolation, le danger principal est considéré comme passé. »

« Et vous…pardon mon ami très cher et très estimé, vous n’allez pas l’assaillir avec d’autres symptômes ? » demanda le Colonel regardant mystérieusement aux alentours et se penchant vers le Thakur.

J’étais assise de l’autre côté, appuyée sur un poste de radio, écoutant silencieusement. Les mots du président me firent frissonner ; ils semblaient être un écho de mes pensées inexprimées et de mes sentiments profondément cachés, un écho fidèle de ceux-ci. Narayana avec un Bîrî ( un Biri est un petit cigare indigène fait de feuilles vertes de manguier) éteint à la bouche, se tenait près de Gulab-Singh. Je vis une ombre traverser son visage et il regarda vivement le Colonel. Dans son regard, je pus clairement lire de la colère et un reproche silencieux pour cette question insolente.

Dans les yeux d’une profondeur abyssale, sombres et énigmatiques du Tâkhur, je n’avais pas perçu cet éclair soudain et brûlant qui comme l’éclair derrière les nuages, s’était allumé lorsque Miss B avait fait sa remarque idiote et agressive à propos des indigènes. Je ne vis pas en eux cette étincelle, qui je dois le confesser m’effraie toujours, faisant monter en moi un sentiment de peur supranaturelle, un sentiment dont j’avais honte mais que je ne pouvais pas dépasser. Maintenant son regard était assez calme et indifférent ; il souriait surtout quelque peu ironique…

« En d’autres mots, votre question est une accusation directe que c’est moi qui l’ait rendue malade pour commencer ? » demanda-t-il au Colonel le regardant droit dans les yeux.

Le Colonel rougit mais n’essaya pas de le nier en vain. Il regarda franchement avec ses yeux quelque peu aveugles mais honnêtes le Thakur et confessa hésitant :

« Oui, c’est ainsi que j’ai compris cet événement malheureux…Mais vous ne devez pas l’appelez une accusation. « Se venger sur une femme pour son langage stupide en la menaçant de mort est encore moins une habitude des bandits du Rajasthan que des Européens civilisés. Mais je ne peux vous condamner pour une telle pensée, sachant que vous étiez arrivés à une idée exagérée de mes … pouvoirs psychologiques, je vous ai néanmoins laissé tirer vos propres conclusions et déductions… Vous avez raison dans votre façon de voir. »

L’Américain leva ses yeux bleu clair et caressant pensivement sa barbe, il remarqua humblement :

« Nous sommes venus en Inde en traversant une distance de 10.000 miles pour étudier la psychologie et tout ce qui concerne l’être spirituel de l’homme… et … conformément à votre appel. Nous vous avons choisi comme Guru (Maître), et maintenant que nous avons découvert en vous seul l’incarnation de la ‘science secrète’, allez-vous vous détourner de nous ? »

Il y avait une note de tristesse dans la voix de notre Président. Le Thakur le regarda rapidement et , après une pause, répondit assez calmement et même aimablement : « Il est vrai que j’ai été initié en ce qui est connu chez nous comme le gupta-vidya- la science secrète… »

« Ces sciences sont donc connues de vous ? Vous avez finalement décidé de le reconnaître devant nous, vos disciples ignorants mais totalement dévoués ? »

« Je n’ai jamais essayé d’en faire un secret et je n’aurais pas pu le faire même si je l’avais voulu. Je suis un brahmacharin (une sorte de moine laïque, consacré depuis la naissance au célibat et à l’étude des siddhis- la science de la théurgie ou de la magie blanche et du travail des miracles).

Mais ce terme et celui de ‘science secrète’ signifient souvent beaucoup et leur signification est très élastique. Des milliers d’années se sont écoulées depuis les jours glorieux des Rishis ; l’Inde a chuté et dégénéré» ajouta-t-il tristement. « Maintenant vous allez trouver des brahmacharins dans chaque grande ville qui substitue une femme officielle, ce que les règles de la caste ne leur permettent pas, par un harem secret - le Zenânâ - et qui sont des usuriers ; vous allez fréquemment rencontrer des charlatans qui préparent et vendent des potions d’amour au nom des ‘sciences secrètes’ ! Allez-vous essayer de leur faire également la chasse et les honorer pour leur nom uniquement ?... »

Je ne pus m’empêcher de jeter un regard au Colonel et nous nous sommes tous les deux sentis embarrassés. Après avoir quitté Bombay, et après de grandes précautions et des demandes persistantes, un certain grand sâdhu (saint) et alchimiste, comme il nous avait été présenté par Mûljî et les autres, nous fut amené. Le « saint » anachorète émettait l’odeur la plus agressive et faisait toutes sortes de bruits étranges avec le nez et la bouche, mais tout cela fut attribué par le Colonel à son renoncement à tous les intérêts terrestres comme à sa sainteté. Après lui avoir donné, y compris « le silence général », quelque 700 roupies avec la promesse de les transformer en un « élixir de vie » et une poudre de protection contre toutes les maladies, et après avoir publiquement accepté des signes de dévotion servile de la part du Colonel (cette fois ci avec l’indignation juste de la dame anglaise), le vieil homme saint nous quitta pour sa retraite inconnue ; en nous disant : « je reviendrai… » comme disent les lignes du Favorite (un opéra italien). Nous attendons toujours…

« Que sont les ‘sciences secrètes’ ? » continua le Thakur détournant notre attention de ce souvenir désagréable. « Pour moi et pour tous ceux qui leur ont dédié leur vie, ces sciences secrètes contiennent la clé de tous les lieux occultes et des mondes tant visibles qu’invisibles. Cette clé est toutefois beaucoup plus difficile à découvrir que vous ne pouvez le penser.

Gupta-vidya est une arme à extrémité double et vous ne pouvez l’approcher sans dès le départ sacrifier toutes les choses terrestres, voire la raison elle-même, car elle submerge et détruit celui qui ne réussit pas à se soumettre à elle. Les anciennes fables ne sont pas construites uniquement sur l’imagination. Dans notre Aryavarta antédiluvienne, vous allez aussi trouver le Sphinx, semblable à celui d’Egypte, et pour chaque Oedipe, il y a des milliers de victimes. Cette science est spécialement dangereuse pour vous, les Européens et les blancs. C’est pourquoi, j’hésite à accéder à votre désir déterminé mais fou, même d’essayer une période de probation. »

« Thakur, par égard à tout ce qui vous est cher, » s’exclama notre président d’une voix implorante, « je vous prie au nom de notre Société entière, au nom de la science et de toute l’humanité ! … Vous savez que je ne suis pas un lâche. Je ne donne pas une haute valeur à la vie, et même si à son terme, je n’entrevois pas la vérité, alors… plus vite viendra la fin sera le mieux !... Si vous me montrez même une seule fois le chemin qui conduit à la vérité, je jure de ne jamais le trahir… »

Le Thakur fut long à répondre.

« D’accord » dit-il soudain à la grande joie du Colonel, maintenant que vous allez probablement être libéré demain de vos deux Anglais, je vais vous inviter dans mon propre domaine à D. Il vous reste deux semaines avant votre voyage chez le Svami Dayananda. A la maison, je vais vous soumettre Colonel à un petit test préliminaire. Si vous réussissez vous serez mon chela pendant sept ans. Si non- et bien, tout restera comme avant. Consentez-vous ? »

« Avec plaisir, avec plaisir » s’exclama le Colonel joyeusement. « Et vous allez voir Thakur, que je n’échouerai à aucun test. »

Au terme de cette conversation, le Thakur me demanda de m’assurer de la condition de Miss B. Les trois autres, à savoir, Gulab-Sing, le Colonel et Narayana s’enfermèrent dans la tente. Quand je retournai une heure et demie plus tard, deux gardes du corps marchaient de long en large devant la porte fermée et trois autres étaient couchés sans bouger à travers l’entrée. En allant vers ma tente dans l’obscurité, je faillis rentrer dans l’espion blond, le reconnaissant plutôt par son haleine chargée d’alcool que par son vêtement et sa stature. De toute évidence, il essayait d’écouter ce qui se passait et il disparu rapidement dans l’obscurité à mon arrivée.

Source : K.P. Kumar

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