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Soleil de Lumière
6 septembre 2013

Ananda ne signifie pas béatitude

Ananda

 

La définition classique de l'Atman, le soi, est sat-cit-ananda. Dans cette définition de trois mots, sat est généralement traduit par existence, cit par conscience et ananda par béatitude.  Il  est clair que ces trois mots ne peuvent pas être des adjectifs ou des attributs du soi, mais ont plutôt des mots utilisés par les Upanishads pour révéler la nature du soi. En effet, s'ils étaient des adjectifs, il y aurait plusieurs "sois" qu'il faudrait distinguer les uns des autres par certains attributs spécifiques qui seraient sat cit ananda. Quand nous disons, "Vovi un lys, belu,  grand, parfumé", ces rois  djectifs distinguent un lys d'autres lys qui n'ont pas ces attributs.

Lorsque nous disons "Je suis, j'existe", cette existence est évidente d'elle-même. On peut se demander si l'exitence de ce soi est limitée par le temps. Si oui, le soi est comme tout utre objet. Or chaque objet doit devenir évident au soi. Si l'existence du soi est évidente, à qui devient- elle évidente ? Elle ne peut être évidente d'elle-même, auto- évidente. Les Upanishads disent que l'Atman est satyam, existence en soi (il ne dépend que de lui-même pour son existence) et disent que l'exitence de tout le reste, inclus le sujet connaissant, dépend de l'existence du soi. De plus, cet Atman existant de lui-même doit être évident de lui- même. Autrement, il n'y aurait aucun  moyen de reconnaître l'existence du soi. C'est cette  nature auto-évidente du soi qui est indiquée par le second mot cit ou conscience. Puisque toute évidence est connaissance, la  conscience est présente dans cette connaissance.

Cet Atman existant de lui-même est donc la conscience qui se révèle d'elle-même. La nature de sat est conscience et la nature de cit, la conscience est sat. Le troisième mot, ananda doit avoir le même sens  que sat et cit, car il est un mot qui révèle la nature de l'Atman. Si sat est invariable et ne peut être déplacé par aucune pensée, et la conscience, cit encore moins, comment ananda pourrait-il être déplacé par une condition du mental ? Si ananda est traduit par bétitude, son opposé, la tristesse pourra le déplacer, et le remplacer. Par contre, si ananda est traduit par illimité, ananta, cela signifie qu'il n'est sujet à aucune modification et ne eut donc être déplacé ou remplacé.

Le mot ananda a ainsi entraîné une grande confusion dans le monde du Vedanta. La joie et la peine s'opposent mutuellement. Quand l'un est là, l'autre ne l'est pas. Quand je suis heureux, je ne suis pas triste et quand je suis triste, je ne suis pas heureux. Mais la  vérité est que, le qui est sat et cit soutient, est la base de toutes les conditions du mental, comme l'eau soutient les vagues. Que la condition du mental soit agréable ou désagréable, elle est soutenue non seulement par sat cit, mais aussi par ananda, car sat sit est ananda.

Certains veulent absolument faire l'expérience du soi car selon eux le soi est une expérience   extraordinaire, une  expérience de béatitude. S'il y a vraiment une telle expérience, comment vais-je savoir que l'expérience que je traverse est bien la béatitude du soi ?  En fait, les Upanishads disent très clairement que l'expérience de bonheur ou de la joie est tout simplement une condition particulière du mental qui ne s'oppose pas à la nature illimitée du soi. Nos expériences communes de joie montrent que la situation sujet-objet ne s'oppose  pas à la plénitude, à la nature illimitée du soi. La non-compréhension de se fait conduit tout le monde à rechercher des expériences, la joie sous diverses formes aussi souvent que possible et à faire qu'elle dure le plus longtemps possible. C'est cela qui forme la base du samsara, d'une vie de devenir.

Les Upanishads nous disent d'arrêter ce type de recherche, cette poursuite d'expériences, en nous révélant que l'illimité que nous rechechons est nous-même. Ananda n'est jamais déplacé par aucune condition du mental, car c'est la nature de l'Atman, qui est sat et cit. Car une condition mentale de peine ou de tristesse est elle aussi soutenue par la conscience qui est sat. Ainsi, ananda soutient toutes nos conditions mentales que ce soit la tristesse ou la joie.

Source : Swami Dayananda Sarasvati

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