Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Soleil de Lumière
10 octobre 2013

Maître Morya - Partie 30 - Le Thakur et son mystérieux passé

El_Morya_photo

 

Partie 30

Une ancienne photo qui fascine le colonel.

Le Thakur et son mystérieux passé.

 

Saisissant rapidement la peinture des mains de Narayana, le Colonel la retourna dans le bon sens et pointant le personnage se tenant à côté du Padishah, il murmura avec une voix rauque :

« Regardez là, il est là…sans aucun doute, c’est lui ! Il y a-t-il quelqu’un d’autre comme lui dans le monde entier ? C’est lui ! » Répéta le Colonel, le doigt pointé.

Nous regardâmes et j’admets que la surprise m’ôta le souffle et me glaça le sang… L’image vacilla nettement dans les mains de Narayana.

Devant nos yeux, parmi les septante ou quatre vingt personnages musulmans et Brahmines de la Cour du Padishas se tenait indiscutablement le personnage du Thâkur Gulab Singh !... En effet, comme le Colonel l’avait exprimé, existait-il quelqu’un d’autre dans le monde entier qui lui ressemblait ? C’était lui ! C’était un portrait de son double, si pas de lui-même. Sans mentionner le fait que sa haute stature dépassait de toute une tête le reste des personnes, c’était le seul portrait dans l’image qui était complètement dénué des poses serviles des autres courtisans.

L’officier anglais se démarquait à peine d’en dessous des coudes des sardars superbes et moustachus, et la haine de l’artiste le poussa complètement dans l’arrière plan. Seul le personnage que nous avions tous immédiatement reconnu comme Gulab Singh, trônant bien au dessus de la foule, était proéminent par sa fière allure. Même sa posture était sa propre posture caractéristique ; il se tenait les bras croisés sur la poitrine, regardant tranquillement dans l’espace au dessus des têtes des courtisans. Seul le costume était différent. Un turban Rajpoute avec un petit panache de plumes, des gants d’acier jusqu’au coudes, une espèce de côte de maille, divers poignards sur les hanche et un bouclier de rhinocéros transparent se cachait à ses pieds…Mais les long cheveux ondulés, la barbe, le visage et la stature ne laissaient aucun doute que c’était lui, notre protecteur mystérieux et insondable…

« Mais cela est impossible, inconcevable ! » dit le Colonel, encore très perplexe, en brisant le silence. « Comment peut-on se l’expliquer ? Cet homme ne paraît pas avoir quarante ans, et cependant son portrait apparaît sur une peinture faite il y a une centaine d’années ! »

« C’est probablement le portrait de son grand-père » marmonna Narayana, comme pour excuser le Thakur.

« Son grand père ? » répliqua notre Président avec dérision. « Et pourquoi pas votre grand père ou le mien ?...Existe-il de telles ressemblances familiales !...Non…non… Ce n’est pas son grand père, ni son arrière grand père, mais c’est lui-même. Je commence à divaguer » dit le Colonel se ressaisissant. « Vraiment si l’image n’est pas contrefaite, alors c’est impossible !... Dites-moi » me dit-il soudain d’une voix comiquement implorante « Dites-moi… c’est impossible…n’est ce pas ? »

« Je ne sais pas Colonel… Cela fait plusieurs jours maintenant que j’ai perdu la capacité même de penser. Il semble que…mais ne me le demandez pas. C’est mieux de lui demander directement…si vous osez… » , ajoutais-je mentalement, me sentant je ne sais pourquoi en colère contre ce pauvre Colonel.

« Non, non ! C’est impossible « continuait-il à raisonner comme pour lui-même. « Impossible! Aussi arrêtons là cette conversation. »

"Peut être est-ce vraiment son grand père" commentais-je. « Souvenez-vous de l’inspecteur d’école qui commençait à nous dire quelque chose à propos de lui. Mais il a dit… »

J’étais simplement frappée par le regard que Narayana me jetât. Juste lorsque je prononçais mes premiers mots, il me lança un tel regard de reproche méprisant et pénible que je sentis mes mots s’arrêter dans ma gorge. Mais même la simple suggestion faisait déjà son effet.

« Grand Dieu ! J’avais presque oublié ! » S’exclama le Colonel, en grattant  son front. « Mais le problème devient alors plus difficile… Pensez juste » continua-t-il comme en se parlant à lui-même « Si le Thakur et son grand père… »

« Cela suffit ! » Annonçais-je définitivement, « Si vous le respectez vraiment, n’oubliez pas ce qu’il nous a fréquemment conseillé de faire ; ne pas écouter les diverses rumeurs ni d’essayer de comprendre quoi que ce soit à son propos. J’ai du moins assez de respect pour lui pour ne pas aller à l’encontre de ses souhaits. A demain, messieurs ! »

J’entrais dans ma chambre et descendit le rideau de la porte. En quelques minutes tout se calma dans la pièce annexe et endéans un quart d’heure, on entendit le ronflement familier accompagné d’un sifflement.

Source : " El Morya " de K.P. Kumar

Publicité
Commentaires
Publicité
Pages
Newsletter
503 abonnés
Publicité