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Soleil de Lumière
30 janvier 2013

L'Arche de Noé

arche de Noé

 

Ce joli conte est inspiré des écrits sumériens…Cette notion de déluge existe bien avant l’épisode qui nous intéresse.

La lecture de ce texte dans sa version traduite, ne permet pas une analyse très détaillée du message contenu dans ce passage.

A cette époque où se situe le récit, l’humanité n’a pas évolué dans le bon sens… au contraire que de buts manqués !…

(les éxégètes parlent de prolifération du péché, compte tenu de ce que renferme cette notion, nous préférons l’écarter, voir notre article sur le péché originel).

Ce modèle d’humanité doit disparaître pour faire place à autre chose…cela va passer par une notion de mort et de renaissance (thème que l’on retrouve dans tout chemin initiatique).

 

La notion d’Arche est bien connue des textes bibliques…Ici, il s’agit du mot hébraïque Téva תבה qui est employé et qui signifie "coffre, boîte".

On retrouve ce vocable -Téva- dans l’épisode de Moïse récupéré sur les eaux dans une -Téva- dans ces deux épisodes une notion de mort, de disparition émerge :

Dans le premier, nous l’avons dit précédemment, dans le second, ce sont les nouveaux mâles des hébreux qui doivent disparaître, mourir…

Dans le premier récit, Noé "le juste" est l’élu par qui quelque chose de nouveau va renaître… Dans le second c’est Moïse qui va être le guide d’un nouveau peuple formé d’individus essentiellement nomades de diverses origines et tributaires pour leur existence de l’Egypte où ils avaient pour la plupart, suite à des famines, trouvés refuge, travail et nourriture…

Revenons à l’épisode de Noé…qui n’est pas bien sûr à considérer comme un récit historique mais plutôt comme une trame initiatique…Il est d’évidence qu’à l’époque et encore aujourd’hui, quel navire pourrait contenir ce que Noé devait y faire rentrer ?…

« Lui-même et toute sa famille et de tous les animaux purs, sept couples de chaque espèce…des animaux impurs, un couple de chaque…et des oiseaux sept couples également de chaque espèce ».

 Le mot Téva peut être pris dans un toute autre sens que coffre ou boîte…Il peut être interprété dans le sens de -mot- comme l’indique le Talmud dans l’expression :

Téva bat chété otiyot qui signifie un mot de deux lettres ou encore cette expression courante raché tévot le sens premier étant tête de mots, c’est à dire initiales.

Et dans cette nouvelle approche que nous offre le mot téva…il ne s’agit plus d’aller vers un bateau et d’y entrer…mais comme le préconisait le Baal Chem Tov, de pénétrer dans le mot pour en retrouver toutes les dimensions et profondeurs...

D’ailleurs ceci nous est confirmé par les dimensions suggérées de ce coffre (arche pour le traducteur) :

Longueur = 300 coudées    -    Largeur = 50 coudées   -    Hauteur = 30 coudées soit un total de 380 valeur du mot -lachone- לשןqui signifie la langue (à la fois organe physique et langue d’un pays).

L’invitation est de ne rien figer par l’unique définition d’un mot, mais au contraire d’aller rechercher toute les dimensions de celui-ci pour donner un autre sens au sens, de ne pas se retrancher derrière les œillères d’une unique interprétation ou de dogmes dépassés, mais au contraire de s’élever dans l’échange…ou comme on dit aujourd’hui, élever le débat.

N’y a t’il pas derrière cette approche, une réelle approche du chemin initiatique qui est de donner un sens au sens…un sens à sa vie ?…c’est ce que propose également la Kabbale et les Kabbalistes et c’était aussi l’approche des Egyptiens de ne rien figer, parce que ce qui est figé est mort…ils n’avaient d’ailleurs point de dictionnaire…

Nous terminerons cet article par un passage de La Poétique de l’espace de Gaston Bachelard :

 

« Les mots – je l’imagine souvent – sont de petites maisons avec cave et grenier. Le sens commun séjourne au rez- de- chaussée…Monter l’escalier dans le mot, c’est de degré en degré abstraire.

Descendre à la cave, c’est rêver, c’est se perdre dans les lointains couloirs d’une étymologie incertaine, c’est chercher dans les mots des trésors introuvables. Monter et descendre, dans les mots mêmes, c’est la vie du poète.

Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l’aérien.

Seul le philosophe sera-t-il condamné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ?… »

 

Alors ce récit dit de l’Arche de Noé est-il une invitation à devenir poète ?…

 

Source : Cabbale du goi

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